Le projet d’Istituto Oikos vise la conservation et la restauration des forêts et pâturages en Tanzanie, la création de revenus durables, ainsi que la sensibilisation des enfants et des jeunes à l’importance de l’environnement.
La mosaïque de forêts de montagne et de savanes du nord de la Tanzanie perd en biodiversité à un rythme alarmant. Plus de 250’000 personnes et deux millions de têtes de bétail vivant dans la région souffrent de la dégradation de l’environnement, causant pauvreté et malnutrition, aggravées par la discrimination de genre et la vulnérabilité au changement climatique.
En soutenant au quotidien les populations isolées d’agriculteurs et de bergers, Istituto Oikos tente d’instaurer un changement de paradigme, une transition vers une économie inclusive capable de créer des communautés durables en combinant biodiversité, production de revenus et innovations sociales. L’organisation accorde une attention particulière à la formation professionnelle ainsi qu’à l’intégration des jeunes et des femmes sur le marché du travail. Elle veille à impliquer de façon permanente de multiples parties prenantes, telles que des entreprises, des autorités locales, des associations et des institutions académiques. Le projet mené en Tanzanie entre dans ce cadre à travers quatre objectifs: la conservation par la communauté locale, la restauration des pâturages par les femmes, la création de revenus et l’éducation.
Grâce au projet, un groupe existant de membres bénévoles de la communauté, en sous-effectif et sous-équipé, bénéficie d’une formation et d’un équipement adéquat pour patrouiller efficacement sur 15’000 hectares de forêt et de savane. Pour ce faire, 20 «gardiens de la forêt» ont été formés afin de disposer des ressources nécessaires pour renforcer la conservation et la gestion durable de la forêt de montagne et des zones boisées dans le corridor Arusha-Longido.
Afin de rétablir les possibilités de pâturage pour le bétail et la faune, une gestion durable des ressources est nécessaire. Le projet prévoit ainsi la formation de 20 femmes en tant que «gardiennes de pâturages», qui ajoutent à leurs connaissances de l’environnement des compétences en matière de restauration des pâturages. Cette équipe dirigée par des femmes supervise le retrait des espèces envahissantes et le réensemencement d’herbes indigènes afin de restaurer les zones inutilisables des pâturages.
Le projet vise par ailleurs à créer des bénéfices financiers tangibles par le biais d’entreprises environnementales simples capables de générer des revenus à partir d’un écosystème sain. L’apiculture, une entreprise verte de priorité nationale, est mise en place en tant qu’entreprise de taille moyenne gérée par les gardiens de la forêt. Un groupe de 10 guides touristiques communautaires nouvellement formés est également en mesure d’offrir des conseils de qualité et un petit portefeuille d'expériences à faible coût aux visiteurs, hébergés dans le nouveau camp communautaire de Mkuru.
Finalement, une campagne de sensibilisation dans les écoles primaires et secondaires présente les liens entre la santé des pâturages et la santé humaine, aboutissant à la nomination de 20 «mini gardiens des pâturages».