Les objectifs de restauration du Kenya – 5,1 millions d’hectares dans le cadre du Bonn Challenge et 15 milliards d’arbres d’ici 2032 – reposent principalement sur la plantation d’espèces exotiques à croissance rapide. Si ces arbres augmentent la couverture arborée, ils ne restaurent pas des écosystèmes fonctionnels.

Kaya Connect: restaurer le hotspot de biodiversité des forêts côtières d’Afrique de l’Est

Partenaire
Botanic Gardens Conservation International (BGCI)
Axe(s)
Conservation/restauration
Durée du projet
2025 → 2029
Lieu(x)
Kenya
Lien(s)
www.bgci.org
Photos
BGCI-Africa

Les forêts côtières d’Afrique de l’Est figurent parmi les habitats les plus menacés au monde: il ne reste que 3,8% de leur végétation naturelle intacte, ce qui en fait l’un des hotspots de biodiversité les plus dégradés. La part kenyane est cruciale, abritant 1’127 espèces d’arbres indigènes, dont 146 menacées, et revêt une importance culturelle grâce aux forêts sacrées Kaya, qui fournissent de l’eau potable, des microclimats plus frais et des ressources vitales pour des centaines de milliers de personnes.

Pourtant, ces forêts subissent une dégradation rapide liée à l’agriculture, l’urbanisation et le tourisme. Dans les comtés de Kilifi, Kwale et Tana River, les fragments restants se limitent à des bosquets sacrés, de petites réserves et des terres non protégées, toutes sous forte pression. Plus de 400’000 personnes dépendent de ces forêts pour le bois, le charbon et les plantes médicinales, entraînant une exploitation non durable.

Les objectifs de restauration du Kenya – 5,1 millions d’hectares dans le cadre du Bonn Challenge et 15 milliards d’arbres d’ici 2032 – reposent principalement sur la plantation d’espèces exotiques à croissance rapide. Si ces arbres augmentent la couverture arborée, ils ne restaurent pas des écosystèmes fonctionnels. Une étude de BGCI révèle que seulement 8% des espèces utilisées sont des espèces indigènes menacées, ce qui risque d’aggraver la perte de biodiversité et de fragiliser les moyens de subsistance locaux. Les monocultures exotiques perturbent les habitats, réduisent les espèces endémiques et limitent l’accès à des produits forestiers diversifiés.

Kaya Connect, lancé en 2022 dans le comté de Kilifi, propose un modèle différent: une restauration au service des populations et de la biodiversité. La première phase (2022–2025) a produit 435’000 plants de 180 espèces indigènes, restauré 180 hectares, planté des arbres indigènes sur 2’860 hectares de terres agricoles, créé 141 emplois et soutenu 11 pépinières. Elle a également influencé la politique locale en intégrant la biodiversité dans la stratégie de gestion forestière de Kilifi.

La prochaine phase vise à étendre cet impact à Kwale et Tana River, en s’attaquant aux causes profondes de la perte forestière par:

- L’extension de la restauration écologique et la reconnexion des fragments forestiers.

- Le renforcement des systèmes de gestion communautaire des forêts.

- Le soutien aux moyens de subsistance via la collecte de semences, les pépinières et les entreprises de restauration.

- La promotion de la gouvernance culturelle avec les anciens des Kaya (les gardiens traditionnels des forêts sacrées Kaya), les écoles et les groupes communautaires.

- La pérennisation par la sensibilisation, la cartographie et la diversification des financements.

Cette approche concilie objectifs écologiques et économiques, garantissant que les forêts prospèrent aux côtés des communautés qui en dépendent.

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